Irene Petras
Née au Zimbabwe de parents d'origine grecque, Irene a été exposée à diverses cultures et points de vue dès son plus jeune âge. Son intérêt pour les droits humains, les transitions politiques et le droit en tant qu'instrument de changement et de résistance s'est accru lorsqu'elle a assisté au processus constitutionnel et aux premières élections démocratiques en Afrique du Sud, alors qu'elle étudiait le droit à l'université du Cap. Elle a entrepris des études de troisième cycle sur la justice transitionnelle en tant que Chevening Fellow à la School of Oriental and African Studies de l'université de Londres. Irene est retournée au Zimbabwe pour pratiquer le droit, sous la tutelle d'avocats spécialisés dans les droits humains qui se sont distingués en représentant à la fois les dirigeants de la lutte de libération avant l'indépendance et ceux qui résistent à l'autoritarisme dans le Zimbabwe de l'après-indépendance.
Irene a quitté un cabinet d'avocats prospère pour institutionnaliser un groupe d'avocats bénévoles spécialisés dans les droits humains. Pendant 16 ans (dont 8 en tant que directrice exécutive), Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR) est devenu un filet de sécurité fiable pour la société civile et les défenseurs des droits humains. Parallèlement, Irene a appris à quel point l'État de droit et une société civile indépendante sont essentiels à la démocratie. Irene a acquis une vaste expérience en matière de développement organisationnel, de gestion et de collecte de fonds, tout en dirigeant l'élaboration de programmes novateurs pour la protection des défenseurs des droits humains, le plaidoyer international et la réforme du secteur de la justice. Grâce à son leadership, l'équipe de ZLHR a été reconnue au niveau national, continental et mondial pour son excellent travail.
En 2016, Irene a rejoint le Centre international pour le droit des organisations à but non lucratif (ICNL). Au cours des neuf dernières années, elle a perfectionné ses compétences en matière de leadership et est actuellement directrice régionale du programme Afrique de l'ICNL. Elle défend et soutient les partenaires de la société civile dans plus de 25 pays d'Afrique, met en relation les personnes et construit des réseaux à travers l'Afrique et avec les partenaires d'ICNL en Amérique latine et dans les Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle travaille avec les gouvernements, les organisations multilatérales et les institutions académiques pour créer un environnement juridique favorable au travail vital de la société civile. Ce travail a permis à Irene d'acquérir une connaissance approfondie de la formation de coalitions, de la solidarité et de la manière de relier l'action mondiale à l'action locale, tout en appréciant et en naviguant dans les défis géopolitiques et les alliances politiques changeantes auxquels la société civile est confrontée aujourd'hui.
Les deux décennies qu'Irene a passées en première ligne dans un environnement hostile aux défenseurs des droits humains, ainsi qu'une autre décennie passée à aider la société civile à relever les nouveaux défis numériques, juridiques et économiques, guideront sa contribution au conseil d'administration de CIVICUS, alors que l'alliance cherche à renforcer l'action civique dans le monde entier. Dans le contexte actuel de montée de l'autoritarisme, où le courage et la persévérance sont nécessaires, Irene apporte ces compétences, expériences et qualités au conseil d'administration de CIVICUS et au service de ses membres.
Irene est membre du conseil d'administration de CIVICUS depuis 2022 et membre actif de son comité de gouvernance. Elle a précédemment occupé des postes de gouvernance dans des réseaux régionaux, notamment l'Association du barreau de la SADC, et dans des organismes civiques nationaux clés : le Réseau de soutien aux élections au Zimbabwe, le Forum des ONG pour les droits humains au Zimbabwe et la Coalition pour la crise au Zimbabwe. Irene soutient CIVICUS depuis l'époque où elle travaillait au ZLHR. Elle participe activement avec le personnel de CIVICUS à diverses initiatives en Afrique et dans le monde, ainsi qu'à des initiatives thématiques, et s'est engagée à renforcer la collaboration avec le conseil d'administration, le personnel et les membres de CIVICUS.
- Quelle est votre citation préférée d'une personne qui vous inspire ?
« Laissez votre travail parler pour vous ». - ma défunte grand-mère maternelle, Irène.
- Quelles sont les compétences dont vous êtes le plus fier ou celles que vous aimeriez acquérir ?
Deux compétences qui m'ont aidé à travailler sur les droits humains et la législation au Zimbabwe en période de turbulences et de polarisation sont le courage et la création de liens entre les différents secteurs et parties prenantes. J'accorde plus d'importance à l'écoute qu'à la parole, afin de comprendre et d'accepter les différents points de vue, les craintes et les espoirs communs. Cela m'aide à m'engager de manière plus productive et à persévérer même lorsque les opinions s'affrontent et que les changements positifs sont lents et non garantis.
- Quelle est votre vision de la société civile ?
Je crois que la société civile est plus forte et plus efficace lorsqu'elle embrasse la diversité : nos histoires, nos géographies, nos âges, nos expériences, nos cultures, nos langues et nos voix. Les crises multiples auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui exigent des décisions audacieuses et une action civique courageuse aux niveaux mondial et local, ainsi que des filets de sécurité et des mécanismes de protection plus innovants, et une volonté d'accueillir de nouveaux acteurs et alliés. Je m'engage à œuvrer en faveur d'espaces en ligne et physiques plus sûrs pour la société civile et à améliorer la durabilité du secteur afin de mieux répondre aux défis et aux opportunités à venir.
- Quelles leçons avez-vous tirées d'un échec ?
Je n'ai jamais aimé l'idée de l'échec. Bien que nous soyons toujours confrontés à des revers dans la vie, j'ai choisi de ne pas les laisser me décevoir ou me décourager. J'accepte ces revers comme des occasions de réfléchir, d'apprendre et de me recalibrer, puis je concentre mon attention et mon énergie sur l'avenir et je continue à aller de l'avant.