Je m'appelle Saskia Brechenmacher et je suis une chercheuse et une militante qui s'intéresse à la gouvernance démocratique, à l'égalité des sexes et à l'espace civique. Je suis actuellement membre du programme sur la démocratie, les conflits et la gouvernance du Carnegie Endowment for International Peace et boursière Gates Cambridge à l'université de Cambridge. Je suis originaire d'une petite ville du sud de l'Allemagne, mais mes études m'ont amenée en France, en Bosnie-Herzégovine, puis aux États-Unis, où j'ai obtenu une licence à l'université de Brown et un master à la Fletcher School of Law and Diplomacy. ​

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En tant que chercheuse à Carnegie, mon travail au cours des dix dernières années a porté sur l'analyse des stratégies utilisées par les gouvernements pour restreindre la société civile, ainsi que sur les réponses apportées par les mouvements civiques, les organisations et les militants. J'ai étudié les défis auxquels les organisations civiques sont confrontées pour construire une légitimité locale, les réponses internationales à la fermeture de l'espace civique et l'impact de la pandémie de COVID-19 sur le militantisme civique. Mes recherches actuelles se concentrent sur la mobilisation féministe face aux réactions hostiles : dans le cadre de mes recherches doctorales, j'étudie les menaces sexospécifiques auxquelles sont confrontés les défenseurs des droits des femmes et les dirigeants politiques au Kenya. ​

 Mon objectif est d'aider les défenseurs et les décideurs politiques à comprendre les tendances politiques émergentes et à formuler des stratégies plus efficaces pour le changement démocratique, en mettant l'accent sur les expériences des militants et des organisations travaillant avec les communautés à la base. À cette fin, j'ai conseillé divers bailleurs de fonds bilatéraux et privés sur les stratégies de soutien à la société civile et à l'inclusion politique des femmes, notamment SIDA, le Fonds pour les droits humains mondiaux et la Fondation Ford. Je suis également membre du Conseil consultatif de l'Observatoire de l'espace civique de l'OCDE et j'aide à réunir un groupe informel d'experts et d'organisations axés sur la défense de l'espace civique au niveau multilatéral. J'admire depuis longtemps le travail de CIVICUS et m'en inspire dans mes propres recherches et actions de plaidoyer. Dans un contexte de montée de l'autocratie, la constitution de larges coalitions pour la liberté civique, l'égalité et la justice sociale me semble plus importante que jamais. Ce serait un honneur de pouvoir apporter mon expérience de la recherche et de la politique au niveau mondial à une organisation qui fait avancer cette mission cruciale.​

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1. Citation préférée d'une personne qui m'inspire​

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« L'action au nom de la vie transforme. Parce que la relation entre soi et le monde est réciproque, il ne s'agit pas d'abord d'être éclairé ou sauvé, puis d'agir. Lorsque nous travaillons à guérir la Terre, la Terre nous guérit. » Robin Wall Kimmerer, écrivaine, écologiste, professeure et membre inscrite de la nation Citizen Potawatomi. ​

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2. Quelle est la compétence dont vous êtes la plus fière ou que vous souhaitez acquérir ?​

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La compétence dont je suis la plus fière est de comprendre et de parler plusieurs langues, à savoir l’allemand, l’anglais, le français, et un peu de russe et de swahili. Les langues ouvrent et enrichissent notre monde. Mais il y a d'innombrables autres compétences que je veux encore apprendre - par exemple, j'aimerais devenir plus habile à identifier les arbres et les plantes qui poussent autour de moi et à comprendre l'écosystème dans lequel je vis. J'essaie également d’améliorer mes compétences en escalade.​

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3. Quelle est votre vision de la société civile ? ​

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Ma vision de la société civile est celle de la complexité, de la diversité et de la réciprocité. J'imagine la société civile comme un espace où les gens peuvent se rassembler pour trouver un sens et une communauté, interagir avec des personnes différentes d'eux et apprendre d'elles, et provoquer un changement social par le biais d'une action collective non violente - sans craindre la répression, la stigmatisation et la violence. Ce devrait être un espace où les personnes exclues ou marginalisées des autres structures de pouvoir de la société peuvent se mobiliser pour faire entendre leur voix et leurs intérêts, et faire pression pour que les abus et les échecs de la représentation et de la gouvernance soient sanctionnés.​

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4. Quelles leçons avez-vous tirées des échecs ? ​

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Il existe de nombreux types d'échecs différents que nous traversons tous dans la vie, et ils portent différents types de leçons. Pour moi, l'une d'entre elles a été la valeur de la persévérance : parfois, atteindre un objectif ambitieux nécessite un effort soutenu dans le temps, et les expériences d'échec ne signifient pas que l'objectif n'est pas réalisable ou qu’il n’en vaut pas la peine (même si le chemin pour y parvenir peut être différent de celui prévu). Une autre leçon importante est peut-être de ne pas se focaliser sur l'échec, mais de mettre plutôt en avant ce que vous avez réalisé ou appris au cours du processus.​

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Je vous souhaite bonne chance et vous remercie de votre soutien,  ​

Saskia ​